jeudi 8 juin 2017

Time to go dancing

Je n'arrive pas à faire le vide. Quand je place mes mains sur mes tempes, je sens mon cœur qui bat.


J'écris, je parle, je raconte. Les histoires ont un début et une fin et me rassurent, elles tracent un chemin dans le temps, des repères qui me construisent et me guident. Elles prennent vie dans l'écoute, dans la narration, dans le dialogue. Elles me donnent vie.





Petits textes pour grandes considérations philosophiques... et pourtant j'ai aussi envie de raconter le regard croisé ce matin sur le quai du RER, la main serrée du monsieur qui dit toujours "Et Après?" devant Hema, j'ai envie de raconter que depuis deux jours j'entends les oiseaux chanter dans la cour quand je travaille, j'ai envie de décrire le petit sourire et la petite main perdue dans la grande dans le train, le goût du yaourt à la vanille, le parfum des roses dans Lyon, les petits gestes de mes amis, les grandes déclamations passionnées. J'ai envie de vous parler de ce petit sachet de grassins à l'ail et au basilic grignoté debout, des larmes quand on parle de l'avenir, de la planète, de l'humanité, de l'amour. De compter les secondes quand minuit sonne. D'être portée en l'air et de rire de cette dépendance affective qui nous ronge tous. 



J'écris des mails, j'écris des petits messages, de longs fleuves, je serre des mains, j'envoie des smileys. Je tourne à l'infini. J'enlace et j'embrasse. J'écris des cartes postales, je cueille quelques fleurs. J'offre un origami, je cuisine épicé. Je caresse la peau si douce. Je ris avec les yeux, avec la bouche, avec mon corps. J'écris des lettres, des petits mots laissés sur la table ou le frigo. Je prends un thé. Je publie une photo. Je m'exprime.



Et dans cet océan d'expression, d'émotions, je peux donner à l'infini.



Il y a un an, je portais un regard critique sur la végétalisation à tout va de la ville dans cette course à la bonne conscience écologique. Il y a un an, cette photo magique me rappelait des souvenirs précieux. Il y a un an, je partais à l'ascension de la Saint Victoire et je tombais amoureuse du Sud. Il y a un an, Paris disparaissait sous les eaux pour nous permettre de faire des clichés "catastrophe". 




Il y a un peu moins d'un an, je traversais un océan pour la première fois et j'apprenais comme dans tous les voyages à déconstruire mes préjugés pour savourer la diversité de l'humanité. Je marchais une quinzaine de kilomètre par jour et je profitais de mes premières vacances d'adulte. 

Je me sens comme dans une bulle. Il fait beau. Je suis apaisée. Ce matin était un réveil amoureux. Je les aime. Des questions dans les yeux, des promesses dans les caresses. C'est le calme avant la tempête émotionnelle du week-end. 
J'ai perdu le fil du souvenir. J'y reviendrai, je me connais. Il y a un an, je riais des nuits d'une demoiselle 2.0. Et je me souvenais déjà. 

Il y a presque un an, je disais Adieu. Adieu à mon enfance, aux saveurs, aux odeurs, aux couleurs qui toujours me rappelaient en leur sein. J'emballais dans un carton les fragments les plus précieux pour laisser s'évaporer dans le temps, ceux qui légers et insouciants, resteront toujours gravés immatériellement, faisant de moi qui je suis. 


Allez, je reviendrai demain raconter des histoires. Improbable devient projet. 
Merci, je vous aime.