mercredi 19 septembre 2018

[171] Emportée sous la vague, je m'évanouis




J'écris. Et le silence résonne.

Je n'ai rien à te dire et pourtant je pourrai parler pendant des heures de ce que je ressens.

Alors je choisis le silence. Et mon cœur tremble.


dimanche 9 septembre 2018

[170] Silence dans la nuit



Métaphore du fil / C'est pas là, c'est par là - Septembre 2018 / (c) Maud


Les rayons du soleil se glissent entre les rideaux. C'est le week-end. Et le rythme a changé. Pourtant quelle est la différence ? Je dors et je serre dans mes bras cet oreiller. Les paupières encore lourdes, je trébuche dans l'escalier qui est devenu une étagère. Le rituel matinal commence, mes mains en coupe, je laisse couler l'eau qui me réveille. Quelques allers-retours me sont nécessaires pour ne pas oublier de lancer la bouilloire et préparer mon thé.
En quelques instants, je suis déjà connectée. 
En un éclair, le monde envahit ma bulle ou bien est-ce moi qui suis partie me noyer dans le monde ?

La chaleur se pose doucement sur le bord de la fenêtre où j'ai installé mes petites pousses, l'illusion se crée d'une nature foisonnante... j'ai presque un balcon. Aujourd'hui c'est samedi, mais je reprends les tâches de mon petit carnet et je complète ce qui doit représenter un résumé de ma vie, ce portfolio m'inspire décidément et je m'amuse à composer, choisir, me souvenir. 

Mais parfois je dérive. Alors j'écris. J'écris mes peurs, mes émotions, mes réflexions. Et je pleure, dans ce soleil si doux. Mais le petit cœur optimiste reprend le fil. Je me lance dans un nouveau projet et c'est avec plaisir que j'ouvre illustrator pour une création à tester. Je m'oublie dans l'informatique et le temps qui passe, j'oublie de manger, j'oublie que j'avais dit que j'irai me balader.

L'eau a débordée. Tout d'un coup, je suis revenue dix ans en arrière. J'ai souri en constatant que Gryffondor remportait une nouvelle fois la coupe des maisons, je n'ai pas trouvé la salle sur demande mais j'ai retrouvé mes fanfictions préférées. Tellement que j'ai failli oublier mon rendez-vous à 17h avec la production bis.

Une installation assez grande, un public discret. Le son et la lumière font exister le moment avant que, comme si de rien, nous nous mettions à dérouler, enrouler les fils tendus sur nos galets blancs. Je suis concentrée sur mon action : enrouler, enjamber, me glisser, me mettre sur la pointe des pieds, contourner.... et ce n'est que parce que je finis la première que je prendre à mon tour le rôle de l'observateur de cette foule familiale qui rit de se croiser, qui s'ébahit de la longueur des fils, qui s'entraide, qui abandonne, recommence, partage... Pour finir en un foyer commun où chaque pelote est confiée, même celles que les enfants aimeraient tant garder.

C'est déjà fini et le lieu se vide. Je m'attarde pour découvrir la bibliothèque qui me rappelle pourquoi je me sens si bien à la Maif. Dehors, c'est encore l'été mais Paris n'est plus vide. Je me faufile dans la foule qui forme un flot continu et je ne m'attarde pas. Envie de solitude. 

Je retrouve le cocon, mon bazar, mon univers. Et la soirée est représentative de cet éclectique charivari qui compose ma vie. Je lis une fanfiction, je colle des tissus fleuris sur un masque de papier mâché, je savoure des tomates noires avec une buffala, je continue mon portfolio, je fais mes comptes, je dévore une glace, et me voici ici à déjà me souvenir de ces instants qui sont encore là.

Sur le chemin, aujourd'hui, je me suis dit. Je ne vis pas pour le plaisir raconter. Mais je raconte pour combler les silences de ma vie. 
Bonne nuit.  


.