jeudi 30 janvier 2014

Pédagogie

La fin du semestre approche à grand pas. Silencieusement. Le rythme change sans se faire sentir. Du moins pas au début. Mais ça y est, j'ai quinze brouillons étalés autour de moi, du calque déroulé, chiffonné. Une tasse de thé et du chocolat. J'ai l'impression de revivre mes premières charrettes à Place des Fêtes. Une solitude noyée dans ces pensées incessantes tournées vers la résolution d'un casse-tête géant. 


Toujours, il me faut réapprendre à regarder. Et ça fait mal quand on est resté aveugle trop longtemps de s'apercevoir qu'on a perdu la notion de réalité et que le résultat est devenu le contraire du but initial. Je me rappelle ces dissertations de philosophie où je passais des heures à chercher de nouvelles idées, de nouveaux exemples et que mon assemblage maladroit final ne faisait que ressortir le désordre de mon raisonnement. Logique cinq minutes, contradictoire au bout de quatre heure. Moi.



Repartir de zéro. Certains aiment. Moi ça me fait peur. Et pourtant ça fait souvent un bien fou. Mais repartir de zéro est un mensonge car sinon on referait les mêmes erreurs. En fait, ma tâche est d'extraire, de tout mon bordel, une idée unique simple, claire et réalisable qui résume mes envies divergentes. 


Le mot : Interface.

La couche limite entre deux éléments par laquelle ont lieu des échanges et des interactions.


Mon projet doit grandir. 


La question suivante est celle de la (re)présentation. En réalité l'objectif est multiple, ainsi que les outils. Et cela prend une dimension à part entière. Toute représentation sert à extraire une information : pour soi ou pour communiquer avec les autres. Mais au fond, tout ce qu'on cherche, c'est à se justifier. Et se justifier c'est terriblement égoïste, non ? 


Graffiti de Brassaï



mardi 28 janvier 2014

Promenade urbaine à Strasbourg ou ?


Je ne sais pas ce que j'attendais exactement mais ce week-end a été simple et spatiale. Je crois que ça y est, j'appréhende autant le retour que, avant, le départ. Alors je reprends mes inspirations d'au jour le jour. Quelques clichés un peu perdus dans ce temps finalement très court où j'ai, avec surprise, su apprécier être à deux sans déjà souffrir de la séparation proche.


J'ai presque peur de revivre à deux. A cinq, c'est tellement différent ! Mon rythme s'est adapté; j'aime les entendre rentrer le soir à des heures différentes. Dire "Hallo" en entrant, "Ciao" en sortant et entendre répondre avec sympathie depuis les différentes chambres. Raconter son week-end, comparer des habitudes, partager un moment, un repas, un jeu. 




Arpenter les rues. Une passion, un art, une profession. J'aime exercer mon regard sur ces façades qui me racontent une histoire, une ambiance. Découvrir l'insolite, la beauté, ou la finesse. 


Strasbourg est une petite ville que j'ai trouvé sympathique, où tout le centre se traverse en moins de quinze minutes mais où on peut revenir cinq fois dans la même rue et toujours surprendre un nouveau détail !








Le thème du we a presque basculé sur le "street art", entre une expo dans un café/bar surprenant : la galerie de la Pop'artisanerie et quelques collages de rue. Mais finalement, les tableaux présentés, exposés, installés ne retrouvent jamais la même valeur que au détour d'un passage; gigantesque et inhumain. Ces visages, ces déchirures qui vous fixent et vous interrogent. 


Touche d'humour et de couleur.

vendredi 24 janvier 2014

Composition












L'histoire reste à raconter


mardi 21 janvier 2014

Kill your DARLINGS

http://spinoff.comicbookresources.com/2013/10/31/review-kill-your-darlings/

Voici une photo extraite du film "Kill your Darlings" que j'ai vu au cinéma ce soir en Überraschung- Séance ! Pour 5€, tu peux grignoter un bretzel allemand, un peu de sekt (ou de jus d'orange au goût de vitamine) devant une avant-première surprise. La salle du Schauburg plonge rapidement dans une atmosphère propice à l'évasion : des murs tapissés de velours rouge, il y a même un rideau comme au théâtre devant l'écran; un rideau qui se ferme et s'ouvre entre les bandes-annonces et le film. Des bandes-annonces datant de 1992; waouh.

Bref, une très jolie soirée où pour commencer, dans le bar "soul" d'à côté, j'ai redécouvert la saveur d'un Fritz Melone accompagné de chèvre chaud au miel/balsamique. Un film, totalement délirant, que je suis heureuse d'avoir découvert par hasard et dont j'ai pu savourer les qualités et critiquer sans honte dans le sondage distribué à la sortie. A refaire !


dimanche 19 janvier 2014

Happy


Parce que je t'aime.




Envie de baiser, de murmures, de tendresse...


Not EXTRA SPATIAL

All my life I have been waiting for...



Dans un monde fou, il faut trouver sa place. N'est-ce pas la question qu'on se pose dans ce drôle de manège : demain, je devrais faire des choix. Regarde : moi. Oui, oui, je suis là. J'ai peur d'avoir perdu de l'éclat. Je tourne en cercles imparfait; sans début, sans fin. Et j'écoute la musique si silencieuse dans ma grande chambre. J'ai perdu contact avec la réalité. Et tout devient si imprévisible. 

J'ai trop attendu. Pour quoi ? Pour un néant qui me dévore. Chacun sa vie; dans ce cas pourquoi n'ai-je pas le droit de courir loin de toi ? J'ai mal au cœur. Toujours ce temps qui passe et qui ne guérit rien mais remplace. Je ne sais pas si j'ai encore envie.

Me perdre dans mes rêves. Bleus, de paradis façonnée à mon image. Me raconter mon histoire et être déçu au réveil. Et toujours recommencer les mêmes erreurs. On a tous besoin de croire en soi. Etre une enfant et ressentir des émotions comme dans un conte de fées. Si seulement, ce n'était que ça. Peter Pan, aide-moi.




Encore une minute et nous changeons d'heure. Quelle grandeur de dépendance se cache dans cette attente maladive. Quand écriras tu ? Tu dors. J'ai l'impression que tu t'échappes loin de moi; comme du sable glisse entre les doigts. M'oublies tu ? Je ne sais pas si je te connais. Je ne sais qui tu es. Mais chaque nouvelle seconde, tu te glisses dans ma tête. Cela te fait rire de me rendre malade ?



On est dimanche. Il me reste très exactement 36 jours. Et je n'ai pas envie de les compter. Je n'ai pas envie que ce soit la fin. Je n'ai pas envie que tout soit gâcher par cette attente malsaine car je sais que tu ne répondras pas. Et je te hais pour ça. Car j'ai mal et tu ne veux pas l'entendre.

Mille questions égoïstes que je voudrais poser forment un nœud noir et dur qui me transforme doucement. Je reviendrai différente. Et peut-être que tu ne me reconnaîtras pas. Une coque nouvelle se forme. Une armure pour se protéger. De qui ? De toi ? De ce que je suis capable de ressentir sans pouvoir l'expliquer. Je ne supporte plus ces heures entières à tendre dans une direction sans percevoir que cela m'enrichit, me rend heureuse; je voudrais que ces secondes, ces heures, ces journées est une valeur spéciale, spatiale mais aujourd'hui je voudrais juste les enfermées à double tour dans un placard et ne plus jamais en entendre parler. 

Et ces souvenirs lumineux des heures passées ensemble, ces heures qui me rendent heureuse, qui me donne le sentiment que la vie a un sens, tourne, va de l'avant deviennent de plus en plus le reflet d'un rêve que je me serai imaginé. Et si ça dure pas, je ne vois pas comment je peux continuer à y croire. Je n'ai jamais eu la foi. J'ai toujours été optimiste et aimé chaque instant - carpe diem - et chaque rencontre. Et je pense que dans cette philosophie de vie au jour le jour : le silence ne peut pas être remplacé par l'imaginaire. J'ai besoin d'aller de l'avant.




Qui donnera quel sens à ces phrases ? Sans queue ni tête. Pas d'analyse soporifique, je vous prie. Je croise simplement les doigts pour que ces minutes de babillages ne soient qu'un instant d'égarement et que l'attente se termine enfin sur un heureux dénouement. Que cette boule de liens définitivement emmêlés dans la noirceur de mes exigences disparaissent pour laisser place à une tendresse particulière.

Please. Be Spatial again. 


vendredi 17 janvier 2014

Un froid de canard - Ah Magret !

Après trois heures et demi de promenade urbaine, je suis rincée. 


Rendez-vous au Scheck-In Center de Karlsruhe pour gravir après quelques minutes d'attente, des escaliers qui ouvrent sur un panorama surprenant du nouveau quartier de la ville encore à demi en construction. De grandes lignes dessinent l'horizon, un nouveau parc s'étire au pied d'une digue surélevée de bureaux colorés. Finalement, nous petits hommes aux pieds de ces colosses d'architecture, nous riions d'un baiser symbolique que se lancent témérairement deux porte-à-faux.




En suivant les rails du tram, nous traversons ce parc intemporel où une roue d'eau semble figée pour toujours. Enfin nos pas nous portent devant les premiers bâtiments d'habitation où très vite on peut remarquer la règle architectural imposée d'une façade en trois parties : RDC, étages et dernier niveau. Une certaine harmonie s'établit alors dans ces lieux alors qu'avec le professeur, je m'amuse à comprendre les différences de perspective qui font paraître le clocher de l'église plus ou moins gros.


Reconversion. Une question de caractère, une question financière qui nous amènent dans un équilibre parfois surprenant à découvrir tout d'un coup la belle brique brune des anciens bâtiments ferroviaires dans cette modernité monotone de gris,blanc et couleurs pastel. Nous aventurons nos pas dans les cours intérieures, coutume berlinoise d'après mon expérience revisitée par des analyses sociologiques : espace de rencontre, d'échange entre voisins et de détente. 


Mais dans ces espaces nouveaux, glacés par l'hiver, on a dû mal à imaginer les enfants rires, les habitants s'épanouir. Les photos des projets ne sont pas l'image même de la réalité et on découvre la valeur en architecture et combien l'histoire des gens, des lieux donne du sens aux espaces. Mais je devine les qualités, les potentiels et à tâtons j'admet que, animé d'activités, ces jardins aménagés me donnent envie d'y habiter.


Plus loin, un ancien château d'eau est transformé en hôtel à chambre unique. Pilier historique dans un corps contemporain où les volumes généreux de l'école secondaire répondent à la transparence de la garde d'enfant. Nous voilà en bordure de ce nouveau quartier où s'activent les problématiques de frontières, limites et franchissement. Que se passe-t-il au delà ? Quelles interactions ? Je suis un peu déçue par la réponse immobilière : un Bellevue




Après avoir parcouru quelques rues vides, une place nommée à la gloire du féminisme et sourit aux commentaires d'une camarade logeant dans la résidence étudiante du quartier (apparemment très sympathique et vivante); nous voilà en route pour la deuxième balade urbaine de la journée. Rendez-vous : Schlachthof. (Les anciens abattoirs de la ville)


Lieu de la créativité, les locaux historiques servant à stocker, abattre, préparer et vendre des cochons, des chevaux, des moutons etc... ont été reconvertis avec succès en bureaux, salles d'exposition, galerie d'artiste, salles de concert etc... Dans ces deux énumérations n'apparaît malheureusement pas l'incroyable qualité et élégance de ces vieilles constructions datant de l'âge d'or des structures métalliques : colonnes ornées de chapiteaux même dans les porcheries; briques riches et colorées, entrées majestueuses et enfin harmonie et proportion dans les dimensions, les parcours, les rapports des uns aux autres. On entend pas non plus le soin créatif et respectueux des architectes qui ont investi les lieux, dans une balance positif entre conservation historique et espace de vie, de travail et de loisir.


Flâner dans ces lieux est déjà en soi une expérience fascinante, sous la pluie fine, celle qui donne un éclat différent aux couleurs, celle qui me manque tellement sous le beau soleil de Karlsruhe. Mais nous avons par ailleurs eu la chance d'entrer dans ces espaces transformés, de rencontrer les occupants : artistes, créateurs, managers, designer, architectes etc... Entendre de vive voix l'expérience d'un espace donne une dimension toute différente à une simple visite.



 So I enjoy it !


mercredi 15 janvier 2014

Respirer

Respirer. C'est une action qui prend toute une vie. Mais je n'arrive plus à respirer. Réapprendre que chaque seconde est une inspiration, et que la suivante, dans un ballet mortel, cette seconde particulière où tu te projettes à l'extérieur, est une expiration. C'est fou ce que cela peut signifier. Inspirer; créer. Expirer; mourir. 

Je dois respirer. Parce que chaque seconde doit être une inspiration. Une création.

Mais alors chaque seconde est aussi une petite mort ?


Perdre son regard dans les lignes citadines, est-ce ça vivre ?


Respirer. C'est aussi prendre le temps de sentir son corps et ses fabuleux mécanismes tourner pour donner sens au temps qui passe. Essayer de comprendre que demain ne sera et ne pourra pas être hier. Celle que j'étais n'est plus. Qui suis-je donc aujourd'hui ?

J'aimerais comprendre. J'ai ces instants, entier, terriblement présents, où je me sens enfermée. Je refuse de perdre le contrôle; mais l'ai-je jamais eu dans cette marionnette qu'est la chair humaine, automate bien réglée : je respire. Contre mon gré ?


Etre dans ses bras, c'est oublier cette fatalité. Etre avec lui, c'est croire en mes choix. Sentir ses caresses, c'est donner de la valeur à qui je suis, c'est exister. J'attends donc, dans une inlassable répétition des jours, j'attends d'être réuni. Toi aussi ?


mardi 14 janvier 2014

Entre Chien et Loup

Wie soll ich jetzt alles sagen ? Wie ich mich fühle, wie ich meine neue Welt betrachte ?



Aujourd'hui était un entre-deux. Une de ces journées où le temps semble parfois se rembobiner. Tout d'un coup il défile pour soudain s'arrêter. Les choses les plus inattendues surviennent quand l'ennui menace de nous endormir et l'esprit s'échappe aléatoirement dans d'autres univers.

Je n'ai écouté que par moitié. Un demi-exposé d'Hellenismus, une demi-présentation d'Entwurf, bon j'avoue avoir dévoré en entier mon quatre-heure bien mérité puis ensuite enchainer sur un demi cours de Verkerhsplanung. So müde. Et c'est très drôle de se demander que retient-on lorsqu'on écoute que "par moitié" ?

Mais aussi que devient la moitié abandonnée ? Sur deux petites jambes, elle fuit ma concentration. Mais alors à quoi est-ce que je pense ? A la neige, qui peut-être tombera demain... A Arnaud dont j'écris encore et encore le prénom jusqu'à ce qu'il sonne comme un étranger et que je m'interroge sur les sens des syllabes, des lettres dont je m'amuse à déformer allègrement la calligraphie; comme si je me donnais une excuse pour une nouvelle fois écrire son prénom : Arnaud.


Mais ce soir, le temps a changé de rythme. Doucement, j'écris; rêveusement je pense à Paris; avec gourmandise, je grignote mes chocolats. Envie d'écouter une histoire.





lundi 13 janvier 2014

Papillon éphémère dans une sphère fracturée

La météo est de nouveau grise. J'aurais aimé rester perdue dans le brouillard qui adoucissait le monde hier soir. Chaque lumière devenant un phare guidant mes pas. Mais aujourd'hui il fait juste gris, dans une ville où chaque goutte de pluie est devenue une perle rare. La ciel est lourd mais refuse d'apporter ce bienfaisant rideau qui nous permet de regarder la vie à travers un prisme différent.


Alors j'attends.


Et le temps passe. Dans cette élasticité qui le caractérise dans nos voyages, cette irrégularité qui font passer des heures en journées et des semaines en secondes. Je m'assoupis en moi-même et j'attends. Je ne sais pas ce que j'espère. Les flocons d'hiver qui ne viennent pas ? Les rencontres magiques qui ne durent pas. C'est si compliqué d'être soi-même intensément à chaque instant pour ne pas perdre ce qu'on est.



J'aime cette ville, mais j'y ai aussi le mal du pays. J'y ai retrouvé mes instant de solitude, et même mes activités de solitaire. De nouveau j'arpente. Je regarde. Je goûte. Et les saveurs de Karlsruhe sont un trésor culturel et naturel qui chaque jour m’ensorcelle un peu plus. Mais j'ai l'impression de quitter la sphère si difficilement bâtie à Paris, ce nœud de liens si maladroitement soudés mais qui, comme une marionnette, me permettait d'avancer sereinement pas à pas dans la vie. Les cordes se sont distendues, j'ai peur de m'être perdue. Si loin.


Où sont-ils tous ? Ils me manquent.



Et je n'ai pas réussi à redessiner un masque. Mes couleurs se sont éparpillées et chaque jour est une nouvelle montagne à gravir : parler, échanger, ressentir. J'ai l'impression d'être nue mais que personne ne peut me voir car je suis perchée ailleurs.


Et pourtant, certains sont là. Qui me donnent la main, me font rire. Et me font découvrir une nouvelle fois qui je suis, qui je peux être. Dans le tourbillon des secondes qui passent, je me raccroche à ces nouveaux visages qui peu à peu prennent de la place dans mon univers si instable. Et j'ai peur de créer ces nouveaux nœuds, ces nouveaux liens si fragiles. Car je sais que quand je rentrerai, ils me feront souffrir. Ils me manqueront. Et je ne saurai pas comment équilibrer ce nouveau départ. Les fractures du passé ne pourront se ressouder à l'identique car entre deux se seront glissés ces morceaux d'âmes que je chéris déjà beaucoup trop. 



Et dans tout ce chamboulement, je n'arrive toujours pas à réaliser qu'un point reste stable. Je le sais mais je ne le comprends pas. Il est là. Pour moi. Fidèle à ses lubies personnelles, il tournoie autour de moi; souvent insaisissable mais toujours présent pour assurer mon reflet et m'empêcher de me dissoudre. Comme un papillon dont les couleurs changent selon la lumière mais qui se pose sur ta peau pour transmettre la tendresse partagée dans un baiser éphémère.


Il me manque.



dimanche 12 janvier 2014

Nouvelles résolutions

J'aime ce cliché en décalage. Ses couleurs et sa profondeur sur un sujet décalé.

A la relecture de mes premiers blogs, lorsque mes dix-huit ans me travaillaient tellement que la modestie était reléguée au fin fond de mes débats de conscience et que j'écrivais presque tous les jours sur moi-même, je me rends compte à quel point cela était fort. Mes textes écrit par ma main adolescentes retranscrivent (et je m'en aperçois avec fascination) avec une précision effrayante les doutes et les questions qui me hantaient. Je voyais avec un regard clair, une analyse froide les épreuves qui s'annonçaient.

Et puis le Bac est passé, la fin du lycée, mes premières années d'études et mon premier amour et j'ai trouvé une sorte d'équilibre qui m'a placé dans une routine, face à des choix déjà pris et des chemins de vie bien remplis. Et alors j'ai cessé de parler de moi sur la toile, sur ce web connectée à des milliers d'inconnus. Je regrette. Et pourtant, je vois que cette évolution était naturelle. Je me suis trouvée, ou je pense m'être trouvée. 

Et pourtant les mots sont toujours là. J'aime toujours raconter. Raconter ce jour, celui d'hier et m'imaginer ce qui pourra arriver. Remarquer les instants éphémères qui font la valeur d'un jour. J'aime toujours raconter. Raconter les insignifiantes rencontres, les surprises et les déceptions d'une journée. Mais je les raconte plus qu'à une personne. Et à la relecture de mes premiers blogs, je dois avouer que je trouve cela dommage.Car alors, autrefois, je ne faisais pas que raconter. Oh non, je prenais aussi plaisir à conter. Je choisissais mes phrases, mes couleurs, mes assemblages. Tout devenait un art, et un partage. Je devenais riche d'une création.

Rationnellement, je dois aussi reconnaître qu'écrire et de me relire me permettait de prendre du recul sur mes pensées, mes envies, ce qui était extrêmement important lors de ces étapes décisives dans ma vie. Mais inconsciemment, je remarque aujourd'hui que c'était également une sorte d'épanouissement. Je jouais avec les mots, prenait plaisir à exacerber toutes mes émotions et ainsi je vivais encore plus intensément ces moments extraordinaire, parfois simples mais uniques.

J'ai souvent tenté de reprendre le fil où je l'avais rompu. Mais je ne peux plus nier que j'ai changée. J'ai mûrie. Je ne suis plus cette enfant, sérieuse et rêveuse, aux idéaux en construction dans un monde où chaque pas était une nouvelle découverte. Aujourd'hui, j'ai trouvé quelqu'un à qui me confier. Quelqu'un avec qui partager toute cette intimité qu'il est devenu malsain de dévoiler sur l'espace public virtuel que forme désormais universellement internet.


Faire la mise au point sur ce qui compte, c'est un choix de tous les jours.

Et pourtant, j'ai envie d'écrire.

Terriblement envie.

Et c'est toujours sur moi que j'écris le plus et le mieux. Alors je n'écris plus. Car je me dis que ce n'est pas bien. Malsain. Et cela me rend malade. Et voici que tout d'un coup je m'épanouis dans la rédaction d'un simple rapport de licence qui me permet de remettre timidement la machine en route. Parler de moi, réfléchir sur moi et sur ma place dans ce monde si vaste. Quel est mon rôle, qui suis-je et que suis-je capable d'apporter aux autres ?

Alors je vais parler, enfin écrire. Ce sera sans doute sans queue ni tête. Mais finalement, c'est comme ça que j'aime faire. Passer du coq à l'âne au moyen de jolies digressions vous entraînera vous, lecteur, peut -être à découvrir des choses nouvelles ou tout simplement vous fera rire. Je ne suis pas bonne en humour, reconnaissons le. 

Tout ça pour dire. Je tente l'aventure. Je me relance mais cette fois je me dis pas : ce sera comme avant. Oh non. Mais ce sera la nouvelle moi. Je me propose d'écrire quand le temps passe, quand le temps m'y invite et quand j'en meure d'envie. Demain, dans 3 heures, dans dix jours ou dans quelques minutes. Je ne sais pas.

Mais je vous raconterai. Les histoires et les mots qui hantent mes doigts. Les scénarios que je m'invente parfois, que je joue dans ma tête. Les souvenirs que je ne veux pas laisser d'échapper et les réflexions à approfondir. Tout sera ici en vrac. A mon image, je crois.


Le panorama est une chose étrange qui permet de balayer une vie d'un regard mais est loin dans saisir le sens particulier. C'est un prémisse.

So see you later !