mercredi 4 mai 2022

[181] 978 jours

Un silence de 978 jours. 
Est-ce long ? 

Est-ce que cela signifie que j'avais disparu ? Enfouie au fond de moi-même ?
Les mots s'étaient tus. Les mots partagés mais surtout les mots qui me faisaient exister.

Le monde m'a engloutie ou peut-être je me suis laissée avaler. Je tâtonne à savoir ce qu'il s'est passé. J'hésite entre deux extrêmes. Soit je savais qui j'étais et je n'avais plus besoin des mots pour exister, soit je doutais même d'être et je n'avais perdu les mots pour redevenir. En vérité, je crois que j'ai oscillé. 

Le Loir - les Roches l'Evêque (c) Maud Delacroix

110 jours
J'ai voyagé, retrouvé, rencontré. J'étais passion, tendresse, aventure. 

87 jours
Je me suis engagée, décidée, reconnue. J'avais un objectif, un chemin, des possibles.

386 jours
J'ai été surprise, impliquée, occupée. J'étais tour à tour confinée et semi-nomade.

1 nuit
J'ai été bouleversée. J'ai perdu pied.

90 jours
Il y avait le choc, l'émotion. Il y avait nous. Et puis rien d'autre.

116 jours
J'ai perdu le goût pour retrouver les saveurs.
J'ai été émerveillée et émue. 
J'ai retrouvé un chemin, et les autres.

154 jours
Je suis à la maison. Je prends racine et je ralentis.

11 jours
Je suis deux. Nous sommes trois.

23 jours
Je suis dans un tourbillon. Mon corps se tend, mon regard se perd.
Je suis étourdie. Je suis fragile. Je suis sensible.



Et les mots reviennent. Ils reviennent au galop. Ils me bousculent et m'emportent. Ils existent malgré moi, ils existent pour moi, ils existent pour eux. Ils viennent témoigner de mes paradoxes, ils viennent m'ancrer dans une réalité. Ils sont tangibles, ils sont là. Ils sont l'instant présent et le fil qui me raccroche au passé. J'ai besoin d'eux. Merci.