samedi 3 janvier 2009




Et il n'y a personne pour me faire remarquer mes incohérences : nous sommes vendredi 26 Décembre 2008.


Elle veut être artiste, elle veut être chercheuse, elle veut tout savoir, elle aime le réel et l'irréel, elle est en partie inconsciente mais chavire trop souvent vers la responsabilité. Elle ne raisonne pas assez et un peu trop. Elle sombre car avec le temps qui passe s'érige un mur de contradiction en elle. Elle ne comprend plus ses choix.
Et avec ça elle est paresseuse, non pas rêveuse. Car ses rêves sont inaboutis, car ses rêves s'arrêtent à son regard sans pensée. Oui elle pense un peu trop et un peu pas assez. Elle s'inquiète, elle s'alarme et elle est calme.
Là, elle a le coeur qui ne bat pas régulièrement, il ralenti et fait un bond, elle a des larmes brouillent la vue (comme dans les romans), ces romans qui la fascinent, qui la dévorent, qui l'engloutissent, qui l'anéhantissent car ils la remplissent de leur richesse, de leurs aventures, de leurs savoirs, de leurs secrets. Elle est une coquille qui n'est plus vide mais un capharnaum d'inconnu gracieusement mélangé mais parfois décevant.
Elle est romantique. Comme ça, comme une plume indiscrète qui brise la logique d'un raisonnement. Elle est romantique, elle est livre ouvert, mais elle est incompréhensible, pour elle-même du moins. Elle est patiente et cependant elle souffre, elle pleure, elle perd peu à peu de ce magique espoir qui la tient. Elle est amoureuse, c'est certain. Mais combien de temps attendra-t-elle ? Oh, elle pense qu'elle peut patienter l'éternité, mais le bouton de la fleur, l'écrin oublié, a-t-il ces vertus d'immortalité ? Qui est elle ? En elle monte l'horreur de ce qu'elle est. En elle grandit le dégoût de sa propre chair, de sa vanité, de sa bêtise.
Elle soupire, là, précisement à cet instant, et le souffle d'air longtemps retenu fait vaciller la flamme de sa chandelle imaginairement posé au bord de son nid, de son lit. Dans la réalité c'est un écran qui illumine d'une lumière froide son visage sans sourire. Elle est fatiguée, elle est épuisée, elle a les joues qui tombent, un nez qui coulent, les lèvres gercées et molles, elle a les pupilles refermées, elle a les cils sans vigueur et les mèches qui lui tombent lourdement, pesement sur le visage, le cou, le dos. Elle a les mains fripées par le froid.
Cependant elle porte des chaussettes magiques (de son avis qui délire un peu), des chaussettes en laine blanche striées de rose, plutôt pointillées de rose, des chaussettes qui peut-être un temps la tireront de sa morosité et l'emmeneront dans un mélancolié plus douce.
Elle s'animera peut-être demain, peut-être aura-t-elle les joues à nouveau rougies, enfin, peut-être. Pour le moment, elle souhaite simplement que ses songes soient la légèreté du papillon et la chaleur du chocolat.
Elle attend.
Elle espère.
Elle aime.

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