samedi 9 mars 2019

[179] Où le silence m'apporte sagement les mots pour imaginer


Aujourd'hui je me sens fatiguée. Mais sans doute de cette bonne fatigue qui nous assomme après une longue période intense d'émotions, d'activité. Sans doute aussi parce que aujourd'hui j'ai le temps d'être fatiguée. C'est marrant comme tout ceci peut être relatif.

Depuis 54 jours que nous sommes partis, que j'ai fermé les yeux au décollage de l'avion, c'est peut-être la première journée où nous ne faisons rien. Rien du tout. Il faisait grand soleil ce matin et je me suis rendormie dans le hamac sur la terrasse à l'ombre. Il pleut cet après-midi et je me sens assez apaisée pour écrire. Quelques mots.




J'ai besoin du temps du silence pour trouver le temps des mots. De mes mots, de ces mots qui se glissent ici pour prendre le recul, pour enregistrer en images, en couleur mes souvenirs et mes imaginaires.

J'aime mes imaginaires.

Je ne pensais pas autant perdre mes repères en voyage; je pensais m'étourdir, me perdre, apprendre, savourer et me trouver moi-même, tout au fond, être celle qui fait des choix, être celle qui ressent, être celle qui vit. Je pensais que le voyage serait synonyme de liberté. Mais ce que j'y découvre, c'est tout ces petits mécanismes, ces petites ficelles, ces liens discrets mais solides qui se sont tissés avec tout ce que j'ai vécu. Et cette toile, elle se tend, elle s'étire, elle s'agrandit, mais elle me définit. Et je me rends compte à quel point il est plus complexe que ce que je croyais d'essayer de me comprendre, car je suis composé de cette constellation, de ces relations vivantes.


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