jeudi 9 août 2018

Violette, comme le pluriel


 Tempelhof - Défilé des fripes - (c) Claire M.



J’écris aux autres pour ne pas écrire à moi-même. J’ai peur. Cette litanie je la murmure aux oreilles de chacun. Je devrai l’écrire pour les yeux de tous.

Des fois, je me demande. Est-ce que je passe ma vie à courir après des chimères. Sommes-nous aujourd’hui tant étourdis par la vie, la liberté, que nous en oublions de nous poser les bonnes questions ? Nous courons après le bonheur avant d’en questionner la construction. On nous a promis une recette miracle. Est-ce si dur d’avoir la force de la remettre en cause.

Est-ce que je fonce droit dans le mur ? Avec mes questions. Des fois, j’ai l’impression de tourner en rond. Je parle, je murmure, je crie. Mais qu’est-ce que je raconte ? Il n’y a pas de logique, pas de philosophie, pas d’histoire dans ce que je raconte. Il y a un défilé d’émotions, un désordre permanent. Une perte dans une quête mal définie. Qu’est-ce que je recherche ? Moi-même. Ah si égoïste.

Ecrire me fait du bien. Et je culpabilise. On m’a appris mieux que ça. Ça ? Qu’est-ce que c’est ? Des fois, j’ai envie d’avoir un but ultime. Je me dis que ce serait plus facile, plus facile d’avancer, de se lancer. Quitte à expérimenter, essayer, recommencer. Un peu comme une stratégie : se fixer des ambitions pour ensuite modeler le chemin. C’est quoi ma stratégie dans la vie ?

Je ne sais pas. Et je croyais que c’était possible d’avancer à l’aveugle. Je crois que ce soir je me perd. Parce que j’ai envie d’exister. J’ai envie d’être reconnue. J’ai envie de réaliser. J’ai envie d’être. Etre libre, être aimée, être folle, être belle, être intellectuelle, être heureuse, être savante, être généreuse, être entourée.
 


Holocaust-Mahnmal - Girls and Sun - (c) Claire M.

Aucun commentaire: